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le blog des municipales à St Etienne Vallée Française
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10 juin 2009

Courrier à Mme la Préfète

Michel SALLES

156 Chemin de la Tour de Billot

30140 Bagard

Conseiller municipal de St Etienne VF

Vice Président de la Communauté de la Cévennes des Hauts Gardons.

Courriel : Michel-salles2@orange.fr

Madame la Préfète

1, rue de la Rovere

BP 30

48000 Mende

Madame la Préfète

Objet : pistes DFCI commune de St Etienne Vallée Française.

Voilà maintenant quelques années que se développent de nombreuses pistes de Défense Contre l’Incendie (DFCI) sur notre commune.

Notre territoire a certes pâti d’un manque de voie de communication ; conscients que cela pénalisait l’économie locale et le développement harmonieux des Cévennes, nos prédécesseurs ont investi des sommes importantes et permit le désenclavement de tous les quartiers (chemins de terre ou goudronnés).

Aujourd’hui, nous avons ce réseau de chemins communaux, publics ou privés à la mesure de notre territoire ; certains sont en état d’autres moins.

Nous avons donc constamment besoin d’entretenir et d’améliorer ce réseau mais les coûts sont élevés pour nos budgets communaux. Une solution, parmi d’autres, consiste à faire classer certaines de ces voies en piste DFCI (plan de massif) et obtenir ainsi de conséquentes subventions.

Cette solution est alléchante puisque les projets acceptés sont financés à hauteur de 80% de leurs couts par l’état ; la commune n’ayant à financer que les 20 % restants.

Mais voilà, les normes imposées pour les pistes DFCI sont démesurées et en contradiction avec notre environnement.

Les Cévennes ne sont pas les plateaux des causses ou les plaines des Landes… ; faire côtoyer de telles infrastructures aux côtés de nos « terrasses et bancels » est choquant voire inconcevable.

Car, ces plateformes d’une largeur inutile avec des virages de 22 m de diamètre provoquent d’irrémédiables dégâts sur notre patrimoine environnemental; cette norme est en complet décalage avec nos « serres et valats ».

Il faut bien s’imaginer ce que représentent ces tracés sur nos pentes cévenoles avec des hauteurs de falaises démesurées, dangereuses et dégradantes pour l’environnement.

Mais alors, comment se fait-il que l’état, souvent au même endroit finance :

            

            - la défense de l’environnement : zone de biosphère, Natura 2000, agenda 21, Unesco…

            

            - des infrastructures démesurées comme les piste DFCI ?

Où on protège l’environnement, ou on passe outre mais les deux à la fois, cela interpelle !

D’autre part, si je me permets de vous solliciter sur ce sujet, ce n’est pas par le gout de la contestation mais par expérience.

Je comprends mal qu’on puisse laisser se réaliser de telles infrastructures sans une consultation de la population et le respect des procédures contenues dans la réalisation d’un ouvrage DFCI.

Je viens de relire la réglementation du code de l’environnement et ne pas appliquer cette réglementation contenue dans ce code : livre I Titre II chapitre III « enquêtes publiques relative aux opérations susceptibles d’affecter l’environnement » me parait être une grave erreur.

Ceci pour dire que ce courrier s’appuie sur des faits réels et le conflit qui se dessine suite au projet d’une piste de DFCI sur le chemin communal dit « de Droubies » repose malheureusement sur ces exemples.

Car, sur notre commune, chacun a en mémoire la piste des « Cabasses » sur la montagne de la Vieille Morte ». Les travaux ayant commencé sans concertation préalable, l’élargissement excessif d’un chemin communal et la dégradation d’une « draille » ont soulevé de légitimes interrogations de la part des riverains et de certains élus.

Autre exemple, mais non des moindres, la piste du Gallinou ; la photo ci jointe montre les « traces » négatives qu’elle laisse malgré les années passées (2006) ; des riverains mécontents, 50 % de clientèle en moins pour une table d’hotes …

Enfin, la piste Le Pereyret – Droubies créée voilà deux ans et fortement dégradée par l’érosion.  

L’autre facette de ces dossiers est celle du financement ; la façon de gérer cet argent public me pose un problème de conscience.

Dans la plupart des cas, les pistes DFCI sont sur des terrains privés mais construites et entretenues avec de l’argent public ; elles sont interdites à toute circulation publique et même à pied ou en VTT, il faut une autorisation des propriétaires !

N’y a-t-il pas ici une anomalie puisque l’argent investi ne sert que la convention DFCI ?  

Mon intervention et ma réaction ne sont pas anti DFCI ; je suis conscient des risques que font courir les incendies mais je pense que d’autres solutions pourraient être au moins abordées (entretien de la forêt, pastoralisme…)

Cela veut dire changer de stratégie et tenir compte de l’environnement, du relief ; de ce qui existe et qui s’intègre à la nature ou pas, de ce que souhaite les riverains et les usagers des chemins, du matériel qu’on veut faire circuler ou utiliser, etc.….vouloir tout « normaliser » est une erreur (exemple le décret du PNC )

Car, en Cévennes, il faut s’adapter et ces pistes aboutissent quelques fois sur des routes ou des ponts et ponceaux nettement moins large…Alors pourquoi un tel acharnement à vouloir toujours plus grand alors qu’aujourd’hui, les pompiers circulent sur tous les chemins ; il suffit pour cela d’adapter les engins d’interventions aux possibilités de nos routes.

J’ajouterais, que si les sommes investies sur la commune en travaux DFCI ces dix dernières années l’avaient été sur nos routes et chemins actuels, la totalité serait goudronnée, à des normes acceptables par tous puisque les véhicules de pompiers et camions y circulent déjà.

Aujourd’hui, le principe de précaution oblige trop souvent la démesure ; nous sommes à une période où l’ensemble de la population prend conscience de son patrimoine environnemental. Les pouvoirs publics doivent accompagner cette démarche et non la contrarier en imposant des infrastructures en totale contradiction avec notre patrimoine naturel.

Vouloir justifier de telles infrastructures en exerçant des pressions du style « si votre maison brule un jour …»

n’est pas acceptable car peut être ne brulera t elle jamais et c’est à espérer.

Il y a un dicton qui dit que «gouverner, c’est prévoir » ; certes, il le faut mais dans un cadre qui nous ressemble, à notre mesure et avec des moyens cohérents.

Madame la Préfète, je vous remercie d’avoir pris le temps de lire ce courrier ; il est partiellement personnel mais il fait également une large place aux commentaires entendus parmi la population et notamment les riverains et usagers des pistes DFCI

En espérant que ce courrier attirera votre attention et permettra une réflexion sur l’évolution de la DFCI en Cévennes, recevez Madame la Préfète, mes respectueuses salutations.

Fait le 3 juin 2009

Michel SALLES

Copies : M le Député St LEGER

M ; le Conseiller Général du canton de St Germain de Calberte

M. le Président de la CC des Hauts Gardons.

M. le Maire de la commune de St Etienne Vallée Française

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